vendredi 9 décembre 2011

Traversé Mustang Phu Octobre 2011

Tout le groupe au sommet
Succès total au Saribung !
Neuf personnes sur neuf au sommet, à 6328 m. Mais surtout, enchantement permanent lors de ce magnifique trek qui nous fait visiter en 21 jours de marche les paysages les plus variés du Népal. Parfaitement découpé en trois parties complètement différentes, ce trek nous a offert un panel éblouissant de l’Himalaya.
Une première semaine dans l'ancien royaume du Mustang, avec ses nombreux monastères, ses paysages arides mais éclairés par des oasis de verdure dans les villages irrigués par d'ingénieux systèmes de captage et canaux, ses falaises aux couleurs multicolores perforées d'anciennes habitations troglodytes. D'anciens forts en ruine témoignent du conflit qui opposa le Tibet au Népal, ce dernier obtenant souveraineté en 1792. Mais il faudra attendre 1992 pour une ouverture aux touristes. Aujourd'hui encore, l'accès est réglementé. Il est interdit d'y voyager seul et la proximité de la Chine rend les secours héliportés plus difficiles.
Chaque entrée de village est protégée par de nombreux chortens ou Rigsum Gompo. Ils contiennent les reliques de saints lamas et des textes religieux. Pour se protéger contre « l'ombre de ne souvenir de rien », comme l'interprête Alexandra David Neel. Pour se protéger également des mauvais esprits. Rigsum Gompo, les trois chorten tricolores, associent les trois bouddha : connaissance, compassion, puissance. Ainsi, le rouge de la terre, le blanc du ciel et le gris de l'hypogée préviennent les démons des risquent qu'ils prendraient à venir perturber les humains.
Sur une variante de l'itinéraire nous descendons dans d'impressionnantes gorges pour visiter la grotte de Ranchung. Urgyen Rimpoché, après une longue poursuite depuis le tibet  y aurait combattu des démons. C'est leur sang répandu qui donne la couleur rouge aux falaises environnantes, et leurs intestins sont enfermés dans le plus long mani du Népal, ce long mur de prière que nous longerons le lendemain. Lorsque je souris à l'évocation de cette légende, mimée par Buwhan notre Sirdar, celui-ci m'interpelle avec le plus grand sérieux, me signalant qu'il s'agit d'histoire, pas de mythologie... Dorénavant je resterai imperturbablement touché par ses histoires. Et elles ne manquent pas, car les monastères et autres lieux de culte sont plus nombreux dans ce royaume déchu que les cybercafés ou autres modernités. Pourtant, la route avance, l'électricité arrive.
Nous avons le sentiment d'avoir le privilège de vivre une période charnière (la maladie du roi qui nous a honoré de sa visite, sa sénilité, sont un témoignage parmi d'autres). Autour du poêle, le soir, les hommes se regroupent pour discuter. Ils ne parlent pas de foot, ni même de criquet, mais de la construction de cette route qui va entièrement modifier leur mode de vie. En bien ou en mal, les avis divergent. L'avenir nous le dira. Rendez-vous dans quelques années pour voir ce nouveau Mustang. Nous y reviendrons, quelle que soit le développement des infrastructures, car les paysages seront toujours aussi fantastiques.
Après une journée de visite de Lo Mangtang, la capitale, nous prenons de l'altitude vers notre objectif principal : l'ascension du Saribung. Le programme est progressif, nous souffrons peu de l'altitude. Par contre, nos porteurs, jeunes étudiants à Kathmandu pour la plupart, utiliserons abondamment notre pharmacie. C'est pour eux un trek difficile. Pourtant nous les avons équipé avec tout le matériel nécessaire pour supporter des nuits à plus de 5000 m et pour franchir un col glaciaire à 6000 : grosses chaussures, doudounes, pantalons de montagne, tentes, matelas, duvets, lunettes, gants... Malgré quelques MAM ils s’acquitteront brillamment de leur tâche. Signe des temps qui changent : en fin de trek ils nous demanderont nos adresses mail pour communiquer sur facebook !
Le glacier qui mène au camp d'altitude se franchit par une étonnante allée ouverte au milieu de gigantesques pénitents. En pendant aux croyances de notre sirdar, et les intestins de démons (ce sont surtout les siens qui sont diaboliques, à en croire sa consommation d'imodium...) nous pourrions revoir l'ouverture de la mer morte face à Moïse. Mais l'heure n'est plus au mysticisme. Il a neigé les nuits précédentes. Le chemin qui doit nous mener vers le sommet demande de gros efforts pour frayer un passage dans la neige profonde. De plus, le vent a énormément travaillé le manteau neigeux et des crevasses sont présentes sur les pentes. Il faut être vigilent et choisir judicieusement l'itinéraire. La montée devient un jeu de piste, à la recherche d'une ancienne trace, d'une neige moins soufflée ou plus dense. Au rythme fort lent du leader, qui peine à creuser un sillon vers le haut, tout le groupe arrive à suivre. Et à atteindre le sommet.
Un peu après Kagbeni avec le Nilgiri

Arrivé à Tamagaon

Une maison traditionnelle

Dhakmar le soir

Arrivé sur Lo Manthang

Vie quotidienne à Phu



Le monastère de Thinggar au dessus de Lo Manthang

Au dessus de Dhi avec le massif du Damodar en toile de fond

Camp à 5800 m sur la moraine avant le col du Saribung


Montée au dessus de Ghuma Tati



Sur le glacier en montant au camp à 5800 m

L'allée des pénitents!

Départ le matin pour le Saribung depuis le camp à 5800 m

Luc trace dans une neige profonde vers le col

Janine et Jean Marie au sommet du Saribung

Descente versant Phu sur le glacier

Les grands sommets au dessus de Phu

Les maisons de Phu

En descendant sur le glacier versant Phu

Janine sur une table glaciaire

Une petite fille de Phu
Le village de Phu, le premier rencontré lors de la descente, abstraction faite des villages en ruine d'anciens réfugiés tibétain, offre une étonnante transition avant le retour aux paysages plus verts et plus fréquentés du tour des Annapurna. Une journée de promenade dans ces constructions d'un autre temps, en compagnie des villageois qui fêtent la fin des fêtes de Tihar et Dipavali nous permet de récupérer de toutes ces journées passée en haute altitude, avant d'entamer une longue descente verdoyante jusqu'à la route et le bus qui nous ramène à Kathmandu.

mardi 1 novembre 2011

L'Arête de Mittelegi à l'Eiger avec Tony Clarasso. Alors que l'été s'étire sur le mois de septembre, les conditions sont optimal en altitude pour réaliser de belles courses d'arêtes. Tony nous emmène en Oberland pour une chevauché de rêve sur une arête mythique. A déguster avec une bonne bière ou un bon café.

 La sortie par la galerie de Eismer
 Traverser du glacier pour rejoindre le socle rocheux menant à la cabane
 Le Lauteraarhorn au loin
 Première longueur en IV
 Les dalles menant à la cabane, facilent mais attention à la chute
 L'arête de Mittelegi
 La cabane Mittelegi perché sur l'arête
 L'arête en contrebas
 La cabane et l'arête
 Au coucher du soleil

 Départ le matin sur fond de Monch
 Concentré mais quel paysage
 Dans les quelques cordes fixes situés en versant nord.

 Sur l'arête

 Versant nord et 2000 m plus bas Grindelwald dans l'ombre
 L'arête sommitale

 Le sommet enfin
 L'immense glacier de Ewigschneefäld
 La face est du Monch
 Retour sur les arêtes corniché mais superbes
 Une partie de l'arête Mittelegi


 L'arête sud ouest parcourue à la descente